Nous sommes à deux semaines du 31 mai, jour qui pourrait s'avérer funeste pour la quasi totalité des supporters de l'OM, jour où ces derniers n'auront pas, exceptionnellement, le cœur en bleu et blanc mais bien en noir et bleu, couleurs de l'Inter Milan. 

Ceux qui ne connaissent pas le football des clubs pourront penser que les Marseillais font preuve d'anti-parisianisme primaire, voire de racisme anti-parisien.
Sauf que, ce vendredi 16, c'est bien un homme né à Paris, dans le 20e, qui a vu sa statue être inaugurée dans ce qui participe de l'identité même d'un club : son stade.
Et quel stade... 
Et ils étaient des centaines d'inconditionnels de l'Olympique de Marseille - dont beaucoup de purs et durs et d'historiques - à avoir fait le déplacement pour fouler le sol de l'esplanade qui porte désormais le nom du "Boss", comme ils l'appellent encore, afin de rendre un nouvel hommage à sa mémoire ainsi qu'à ses proches présents. 
S'il n'a jamais cherché à singer l'accent de Marseille, comme on le constate souvent le cas dans des films, téléfilms ou séries, celui qui a conservé sa gouaille de titi parisien n'en est pas moins devenu très rapidement un enfant de la cité, une "bouche du Rhône", adoptée par des locaux séduits par son aplomb. 
Un peu à l'image d'un Maradona sanctifié encore aujourd'hui à Naples. 
Car, comme l'Argentin avec les Napolitains, Tapie a lui aussi offert aux Marseillais un rêve un peu fou, devenu réalité. 
Des paillettes qui ne se sont pas transformées en poudre aux yeux puisque 30 ans plus tard, la "Coupe" continue de faire la fierté des supporters olympiens. 
D'ailleurs la statue est intitulée "À jamais les premiers", une inscription qui, quoiqu'il arrive ces prochains jours, n'aura jamais à être effacée pour cause de péremption.
Enfin, gage s'il en fallait de sa sincérité d'amoureux de Marseille, si l'on ne choisit pas son lieu de naissance, en général, on prend soin de bien choisir sa dernière demeure. Il est enterré au cimetière de Mazargues.

En vidéo, des réactions de supporters dont certains étaient à Munich le 26 mai 1993, le dévoilement de la statue de Jean Bouin (1888-1914), athlète marseillais mort pour la France durant la Grande Guerre lors de la bataille de la Marne. Il a donné son nom à l'une des tribunes du Vélodrome. Sa statue, datant de 1922, avait été retirée de l'esplanade du stade à l'occasion de travaux et avait disparu dans les réserves de la ville où elle s'était dégradée. Quand il l'a appris, l'actuel maire Benoît Payan a avoué sa honte face à une telle situation, a ordonné sa restauration et imposé son retour sur l'esplanade où elle occupera le côté gauche, à l'opposé de celle de Bernard Tapie qui a été dévoilée peu de temps après.
Toujours en vidéo, un extrait de la conférence de presse de Laurent Tapie, à l'origine de cet hommage à son père.



La statue de Bernard Tapie portée par Barthez, Boli, Desailly, Deschamps, Di Meco et Sauzée fait 12 mètres cubes et 4,5 mètres de haut pour trois tonnes, elle est l'œuvre deJoël Vergne, sculpteur des Alpes-Maritimes. Elle a coûté 250 000 euros, financé par un système de donations mis en place par Laurent Tapie, lequel a pu compter sur le soutien logistique et administratif de la ville de Marseille.
Des joueurs "sculptés", seul Boli et Di Meco étaient présents au côté de la famille Tapie, ainsi que Pablo Longoria et Fabrizio Ravanelli ainsi que la célèbre Colette des Dodger's.
Laurent Tapie qui a officiellement affirmé qu'il soutiendrait l'Inter Milan lors de la finale du 31 mai.