C'est une menace qui plane sur les crèches provençales. Depuis qu'un santonnier a délocalisé une partie de sa production en Tunisie en 2014, la profession craint une réaction en chaîne. "Si les plus gros s'y mettent, ça mettrait en danger la fabrication artisanale locale", s'inquiète Michel Bouvier au micro de Didier Gesualdi.

Pour contrer ce risque et rassurer le consommateur, les artisans militent pour l'obtention d'une Indication Géographique (IG). Un label qui garantirait que le produit est bien manufacturé en Provence, selon des méthodes traditionnelles.

 

Argile cuite ou crue, mais argile d'ici !

Car un vrai santon, ce n'est pas n'importe quoi. "Sa caractéristique, c'est d'être fabriqué en argile", rappelle le président des santoniers. Qu'il soit cru (comme autrefois) ou cuit (pour plus de solidité), le santon doit respecter un cahier des charges précis.

L'objectif est double : protéger le savoir-faire des artisans, mais aussi protéger le client. "Il ne faut pas que les gens achètent en pensant que c'est fabriqué en Provence alors que ça vient d'ailleurs", insiste Michel Bouvier.

 

Un retour en grâce depuis le Covid

Malgré cette concurrence déloyale, la tradition se porte bien. Michel Bouvier note même un "retour en grâce" depuis la crise sanitaire. "Les Provençaux se sont réfugiés dans les santons pour retrouver leurs racines", analyse-t-il.

Et si certains s'inquiètent du prix (autour de 10-12€ pour un santon de 7cm), l'artisan relativise : "Il y a des santons pour toutes les bourses. Les santonniers essaient de se mettre à la portée de tout le monde".

En attendant l'obtention de ce précieux label, le meilleur moyen de soutenir la filière reste de se rendre sur les marchés de Noël et de vérifier l'origine des pièces.