Comme un monstre qui grossit au fur et à mesure qu'il se nourrit et se déplace continuellement à la recherche de nouvelles nourritures.
C'est ainsi qu'il donnait l'impression de dévorer la colline qui nous faisait face, entre la D5 route de Saint-Pierre et cette même D5 qui devient route de Sausset en direction de Saint-Julien. 
Alors que les flammes situées sur la crête paraissaient lointaines, en très peu de temps, on les a vues se rapprocher, dévalant la colline. On finissait même par les entendre avec ce crépitement caractéristique du bois sec qui brûle.
Et donc, alors que les moyens aériens et leur puissance de frappe furent contraints de partir en même temps que le jour, on a vu l'important dispositif terrestre se mettre en branle et c'est non sans émotion qu'on observait les colonnes de véhicules s'enfoncer dans la nuit, les unes pour sécuriser des périmètres précis afin d'empêcher le feu de s'étendre de tous les côtés en fonction des caprices du vent, les autres pour se rapprocher au plus près de l'incendie.
Et c'est le cœur serré qu'on apercevait, sur les flancs sombres de la colline, juste en dessous du tapis de flammes rouges qui gagnait toujours plus de terrain, les petites lumières bleues des gyrophares des véhicules monter à la rencontre du monstre avec, à bord de ce derniers, des hommes et des femmes prêts à le combattre. 

En vidéo, l'impressionnant ballet des convois de véhicules qui partaient sans hésitation mener une guerre, la guerre du feu. Egalement l'équipe de l'incontournable Chatterie, située en bordure de D5 dans le secteur des Ventrons, qui s'affairait pour exfiltrer et mettre en sécurité ses 45 pensionnaires félins. Et la réaction d'Eloi Renversade, venu avec des collègues à bord de vans et camion pour, eux aussi, procéder à l'évacuation d'animaux, cette fois des chevaux, au moins une dizaine, de deux écuries qui se retrouvaient en zones à risque. Et des images de l'incendie prises à l'entrée de la D5 route de Sausset