Le préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc “assume la totalité des décisions qui ont été prises afin de garantir et surtout de réussir à protéger la population”. Dans un communiqué, il détaille l’intervention des secours sur le feu des Pennes-Mirabeau, précisant en amont que le cadre opérationnel était “très contraint” puisque plusieurs feux sévissaient déjà dans la zone sud. Le préfet donne le détail des interventions des différents moyens aériens :

• 10h49 : premier appel du SDIS pour une voiture en feu en bordure d'autoroute 

• 11h03 : engagement du premier hélicoptère léger du SDIS, moins d’un quart d’heure après l’alerte 

• 11h37 : engagement du premier hélicoptère lourd de la sécurité civile 

• 11h39 : engagement de l'hélicoptère léger du BMPM, sur décision du préfet des Bouches-du-Rhône 

• 11h54 : engagement du premier Dash 

• 12h14 : deux premiers Canadair décollent 

• 12h19 : premier largage du premier Dash 

• 12h28 : un troisième Canadair décolle 

• 12h40 : les premiers Canadair sont sur place (après avoir écopé) et font leurs premiers largages sur les Pennes-Mirabeau 

• 12h55 : décollage d'un second Dash 

• 13h00 : décollage de trois autres Canadair 

• 13h07 : premier largage du second Dash 

“D'un point de vue opérationnel, compte tenu de la rapidité de la propagation, de la violence du feu et des conditions météorologiques, le préfet a activé le centre opérationnel départemental dès 11h38. Le préfet a pris, conformément au droit, à la nécessité et à l'urgence opérationnelles, la direction des opérations de secours à 12h27 car ce feu était singulier par sa violence et parce qu’il concernait désormais deux communes”, détaille le communiqué. 

 

À l’Estaque, les lignes électriques ont posé des difficultés

 

Comme expliqué hier dans notre article, les sinistrés de l'Estaque sont sortis déçus d'une réunion avec la mairie, n'ayant pas obtenu de précisions sur le déroulé de l'intervention des secours dans leur quartier. Pour ceux qui ont perdu leur maison, des réponses sont attendues : pourquoi leur habitation n'a pas pu être sauvée ? 

Le préfet précise que “les Canadair ont d'abord lutté sur Les Pennes-Mirabeau, commune du départ du feu. Ils ne pouvaient donc pas être vus des habitants de l'Estaque au début de leurs interventions”. Les Dash étaient en intervention sur l’avant du feu, pour limiter sa propagation.  La zone sinistrée à l’Estaque a présenté diverses difficultés pour les moyens aériens notamment à cause de la présence de lignes électriques : “Ils ont poursuivi leur action pour réduire la puissance du feu, tout en veillant à la sécurité des populations présentes dans la zone habitée et à la sécurité des équipages compte tenu de la présence de nombreuses lignes électriques. Les avions bombardiers d’eau (ABE) sont globalement intervenus dans un contexte aérologique particulièrement difficile et une zone marquée par la présence de ces infrastructures de réseaux contraignant leur action”.

La consigne de confinement a également été critiquée puisque certains habitants assurent avoir sauvé leur vie en quittant leur maison menacée par les flammes. Le confinement a été décidé  “pour éviter de mettre les populations en danger” et pour assurer l'efficacité et la fluidité des opérations de secours puisque des embouteillages importants auraient entravé l’intervention des pompiers. “Sur le terrain, les pompiers ont veillé en permanence à la pertinence des mesures de confinement et assuré l'évacuation des habitants lorsqu’elle devenait nécessaire. Certains habitants ont parfois pris l'initiative d'évacuer avant les instructions ou l’arrivée des secours, ce que les sapeurs-pompiers et marins-pompiers ont accompagné sans jamais avoir omis ou perdu de vue les maisons les plus menacées et leurs habitants”, assure le communiqué.

 

Un bilan matériel important

 

91 bâtiments hors garages et cabanons ont été impactés par cet incendie : 51 détruits, 40 impactés dont 31 habitables et 9 non habitables. 17 véhicules légers ont été impactés et 11 caravanes touchées. Près d'un millier d'habitations ont été sauvées des flammes par les secours. " Le pire a été évité. Aucune perte humaine, aucun blessé grave n’est à déplorer", rappelle le préfet qui apporte également "tout son soutien aux victimes" et assure qu'il mettra tout en œuvre avec les collectivités pour leur assurer le meilleur accompagnement possible.

Photo: Pompiers 13